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L’Outplacement en perspective

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Les 10 astuces infaillibles pour être certain de réussir à brillamment échouer sa transition professionnelle

Vous venez de vous faire licencier ? Vous avez négocié un départ avec votre employeur ? Vous sentez que le départ est proche ? Cet article est fait pour vous : voici les 10 astuces indispensables pour être absolument certain de passer à côté de votre transition professionnelle. Avec ces 10 points, aucun doute possible, vous passerez à côté de toutes les opportunités, vous n’obtiendrez que des propositions à côté de votre offre de service, et votre transition professionnelle sera à coup sûr un mauvais souvenir pour longtemps.

Passons donc en revue les 10 étapes de cette méthode révolutionnaire et infaillible :

1 - Je n’en parle à personne

Seul on est plus fort, c’est bien connu. Parler de sa situation, ça serait prendre le risque que quelqu’un ait une bonne idée, ou pire : une piste.

Et puis si je n’en parle à personne, ça me permet de m’enfermer dans un récit dont je pourrai peut-être ne jamais pouvoir sortir ; ça me permettra de mieux comprendre Jean-Claude Romand et in fine de rencontrer Emmanuel Carrère qui pourra en faire un nouveau roman (L’adversaire, Tome II ?).

2 - LinkedIn c’est pour les faibles

Utiliser LinkedIn, se rendre visible, c’est prendre le risque d’être identifié, d’être contacté. Le pire serait d’être actif sur LinkedIn, d’avoir une ligne éditoriale réfléchie, définie qui permettrait à des contacts de vous identifier sur un domaine d’expertise.

Non, si vous voulez vraiment être certain de réussir à échouer, rien de tel que de ne pas avoir de profil LinkedIn : même si vous décrochez un entretien, le fait d’être absent des réseaux sociaux, et LinkedIn en particulier, vous garantira une suspicion de la part du recruteur (vous avec quelque chose à cacher) et donc l’assurance d’une réussite dans l’échec.

3 - Le réseau ? Je ne suis pas un mendiant non plus

Faire du réseau, c’est prendre le risque de s’attaquer à ce qui constitue les 70% de chance de trouver sa prochaine opportunité professionnelle. Mieux vaut s’attaquer au reste, c’est plus sûr.

Et puis faire du réseau, c’est parler d’un projet, demander du feedback, des conseils, des contacts, bref c’est demander quelque chose. Je n’ai pas été éduqué comme ça, et ça n’est pas à mon âge que je vais changer et commencer à mendier.

4 - Un projet ? Ben oui, j’en ai un…

Savoir verbaliser son projet, formuler une offre de service avec clarté et concision, trop risqué, ça pourrait marcher. Mieux vaut avoir plusieurs projets et improviser au gré des situations, en fonction de son interlocuteur. Ça serait dommage que son interlocuteur comprenne du premier coup ce que l’on cherche (et accessoirement, ne pas avoir les idées claires sur son projet, c’est une garantie importante de succès dans l’échec).

5 - Un pitch ? Pas besoin, j’ai été champion d’impro de ma classe en 4ème

Pourquoi s’embêter à préparer : j’ai beaucoup pris la parole en public, je suis plein de répartie et je suis un improvisateur hors pair. Pourquoi créer une structure alambiquée (du genre : une accroche, un déroulé de carrière rapide, des compétences agrémentées d’exemples concrets de réussite et un projet professionnel pour conclure), quand on peut agréablement se perdre dans son récit pendant 20 à 30 minutes alors que son interlocuteur en a donné 3 à 5 à vous accorder.

6 - Me faire accompagner ? Et puis quoi encore ! Je sais ce que je veux, je sais m’y prendre, pas besoin de ça

Se faire accompagner par un cabinet d’outplacement, c’est prendre le risque de recevoir des conseils avisés, de se faire challenger, se faire bousculer dans ses certitudes. C’est prendre le risque de vivre des moments collectifs enrichissants (codéveloppement, ateliers, conférences). C’est prendre le risque d’être efficace et de vivre sa transition comme un moment enrichissant.

Mieux vaut faire ça tout seul dans son coin, c’est plus sûr.

7 - Le sport, les loisirs durant la transition ? Impossible, c’est focus 100% sur ma transition

Faire autre chose que chercher sa prochaine opportunité, c’est du temps perdu, gâché. S’aérer l’esprit, maintenir une bonne hygiène de vie, prendre du recul : autant de choses superflues qui pourraient avoir un impact positif sur sa recherche. A bannir absolument !

8 - CV en 5 pages ? ben oui, tu comprends j’ai fait plein de choses, ça ne se résume pas aussi facilement qu’un jeune sorti d’école

Pourquoi être synthétique et clair quand on peut rester dans l’illusion de tout dire en 5 pages. Au moins, 5 pages (ou même 3), c’est certain qu’aucun recruteur n’aura envie de lire. Mon CV ira directement dans la corbeille.

9 - Les réseaux d’alumni ? Je ne vais quand même pas m’afficher auprès de mes anciens camarades

Un réseau structuré, avec un bureau Carrières organisant des ateliers, prodiguant des conseils avisés, dont la seule mission est d’être au service de ses alumni : le risque de bénéfices est trop important, vous risqueriez d’en tirer des choses positives. A fuir !

10- Préparer un entretien d’embauche ? Pourquoi faire ? Ça ne sera pas naturel, ils pourraient m’embaucher pour de mauvaises raisons

Préparer son entretien, anticiper les questions difficiles (celles auxquelles j’ai du mal à répondre ou celles pour lesquelles mon non-verbal est plus éloquent que mes dires), anticiper les besoins du recruteur, préparer mes questions pour le recruteur, tout cela pourrait donner l’impression que l’on a préparé son entretien et que l’on est un professionnel reconnu. Mieux vaut y aller les mains dans les poches et faire confiance à son talent intrinsèque.

Vous voilà fin prêt pour infailliblement échouer brillamment votre transition professionnelle. N’hésitez pas à partager avec nous vos astuces personnelles, nous serons ravis de les intégrer dans notre méthode !

Jérôme Marquis est consultant senior, coach, expert des transitions professionnelles. Il est le cofondateur de PERAO.

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Photo : Sigmund, Unsplash