Lorsque nous accompagnons les transitions professionnelles, nous accompagnons des séparations parfois douloureuses, des difficultés à assumer pleinement une ambition professionnelle, des syndromes de l’imposteur, des freins à faire du réseau, des résistances à parler de soi, des comportements dévalorisants. Il nous arrive même d’accompagner des personnes systématiquement en position haute, qui démontrent un excès de confiance en leurs capacités.
Qu’ont en commun tous ces éléments ? Un récit, une vision du monde issue de leur expérience dans lesquels ils sont enfermés. Notre intervention consiste alors à modifier l’angle de la caméra, mais aussi sa focale, le zoom, l’éclairage pour percevoir la réalité autrement et s’en faire ainsi un nouveau récit, parfois moins douloureux, parfois ouvrant de nouvelles perspectives et de nouvelles libertés jusqu’ici insoupçonnées.
Récit et constructivisme
Paul Watzlawick et l’école de Palo Alto (dont nous nous revendiquons chez Perao) ont émis l’hypothèse qu’il n’existe pas de réalité absolue, mais seulement des conceptions subjectives et souvent contradictoires de la réalité. Il existe ainsi deux « réalités » :
- une réalité de premier ordre : celle que nous percevons par nos cinq sens (la vue, le toucher, l’odorat, le goût et l’ouïe) ;
- une réalité de second ordre : la signification que nous donnons à la première réalité ou « récit »
De l’intérêt du travail sur le récit en outplacement
En utilisant une approche constructiviste, nous pouvons aider nos clients à devenir des apprenants actifs et ainsi à construire ou modifier leur propre réalité. Nous pouvons les aider, par exemple, à expérimenter un récit différent de celui qu’ils se faisaient jusqu’alors, de faire « comme si », de se comporter comme s’ils avaient de l’ambition, comme s’ils méritaient ce poste, comme s’ils avaient été à l’initiative du départ de leur dernière entreprise. Ce comportement « comme si » a, dans l’immense majorité des cas, un effet performatif presque magique : en « montrant » autre chose à ses relations, à son entourage, il se passe tout autre chose en retour, le récit peut s’altérer et libérer de nouveaux possibles.
Prenons l’exemple du projet professionnel et de sa construction:
Dit autrement : il s’agit d’apprendre à être le narrateur ou le conteur de son projet. Et c’est parce que l’on fait le récit, que l’on est dans l’action, que l’on est ce que l’on raconte. Ce n’est plus du Descartes, « Je pense donc je suis », mais c’est « Je le dis donc je suis » !
Quelques exemples
Pour conclure
France LYS et Jérôme MARQUIS, spécialistes des transitions de carrière réussies.
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