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L’Outplacement en perspective

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PERAO MAG – Numéro spécial ÉTÉ

Edito

Le printemps est maintenant bien entamé, il est temps de se préparer pour la saison estivale avec ce numéro spécial été.

Au menu : des questions essentielles autour de la relation de couple formée avec son entreprise, un test pour savoir s’il est temps d’envisager une nouvelle relation, et bien sûr des conseils de lecture toujours plus pointus autour du développement personnel. Un numéro décoiffant, toujours aussi décalé.

Bonne lecture !

Est-ce que si je pense à mon prochain job, je trompe mon entreprise ?

C’est LA grande question : doit-on avoir une relation exclusive avec son entreprise ? Peut-on penser à une autre entreprise sans trahir la relation avec son entreprise actuelle ? Peut-on embrasser son entreprise tout en regardant par-dessus son épaule les autres entreprises sans culpabilité ?

Nous sommes allés à la rencontre de France Jérôme, spécialiste des relations à l’entreprise, pour une interview sans filtre.

Doit-on avoir une relation exclusive avec son entreprise ?  C’est-à-dire doit-on penser sa carrière avec une seule entreprise, et ne jamais ni penser ni regarder ailleurs ?

Le temps où l’on voyait l’entreprise comme une entité paternaliste ou maternaliste, à laquelle on devait tout et devait jurer fidélité jusqu’à la retraite (et même après) est révolu. Dorénavant, l’entreprise est un partenaire avec lequel on fait un bout de chemin parce qu’il y a une communauté d’intérêt et parce qu’il y a une envie mutuelle.

Quelle place occupe la loyauté dans la relation à son entreprise aujourd’hui ?

Il fut un temps où la loyauté envers son entreprise ne pouvait être remise en question. Les raisons sont assez floues : est-ce qu’il s’agissait d’un récit tellement ancré qu’il ne pouvait être remis en cause ? Est-ce que la peur de se retrouver au chômage était telle qu’elle interdisait même de se poser la question ? Il est également probable que le rapport au travail est aujourd’hui très différent de ce qu’il était par le passé : il est aujourd’hui moins vu comme un accomplissement d’une vie.

Aujourd’hui, la loyauté vis-à-vis de son entreprise se pose différemment : elle est beaucoup plus contractuelle et moins émotionnelle. C’est comme si l’on signait un contrat de mariage en sachant d’ores et déjà qu’il y aura un divorce à un moment donné. Le temps de la vie du contrat, les deux parties sont très heureuses de vivre ensemble ; le divorce se déroule beaucoup plus à l’amiable dorénavant.

J’ajouterais que, de nos jours, la loyauté se pose beaucoup plus en terme de Droit qu’en terme émotionnel : je dois loyauté en vertu de mon contrat de travail (c’est-à-dire que je ne dois pas dénigrer mon entreprise, ou faire preuve de concurrence déloyale le jour où je la quitte par exemple) et qu’elle ne se pose plus en termes émotionnels (je suis loyal parce que j’ai la chance de pouvoir travailler pour cette belle institution). On pourrait dire que le rapport de force s’est peu à peu rééquilibré entre l’entreprise et les salariés.

Mais alors, aujourd’hui, lorsqu’un salarié regarde par-dessus l’épaule de son entreprise lorsqu’il l’embrasse, est-ce qu’il trompe son entreprise ?

Je dirais simplement qu’il prépare l’avenir, et que son entreprise sait et doit intégrer le fait que la relation est à durée finie (déterminée ou non). 

Du point de vue de l’entreprise, il m’apparait sain d’avoir des collaboratrices et des collaborateurs libres de leurs actes, responsables de leur avenir ; c’est à ce prix qu’ils auront envie de rester. Si je reprends la métaphore maritale : un conjoint envahissant, jaloux, anxieux, contrôlant en permanence la fidélité de son conjoint ou de sa conjointe,  ne fera que renforcer le désir de fuir. Toujours dans cette métaphore, un mari jaloux peut devenir possessif, manipulateur, voire violent suscitant la peur de le quitter, entrainant une souffrance intolérable.

Nous retrouvons parfois des cas similaires dans l’entreprise : les cas de harcèlement moral, de chantage (« si tu quittes ton job, je te ferais une telle publicité négative que tu ne retrouveras jamais de travail ») ne sont pas si rares malheureusement.

En conclusion, quels seraient vos conseils ?

En conclusion, je conseillerais simplement de considérer la relation entreprise-employé·e comme une relation d’intérêt commun dans laquelle chaque partie y trouve son compte. Pour ce faire, je conseille de penser la fin de la relation dès son démarrage pour que la pensée de la fin ne soit pas un handicap à l’action tout au long de la durée de vie de cette relation.

Les 5 signes qu’il est temps de le quitter

1 – Je passe de plus en plus de temps sur LinkedIn,  souvent envieuse/envieux de ce que sont devenus mes anciens camarades.
2 Je ne suis plus engagé·e comme avant, je n’ai plus envie de me battre comme avant. Je suis de plus en plus vigilant au temps que je passe, à l’investissement personnel que les demandes de mon N+1 vont nécessiter.
3Je n’ai plus confiance, mon entreprise ne me fait plus rêver : je ne suis plus certain de croire en la mission de mon entreprise, mon N+1 n’est plus sur un piédestal aussi haut que celui sur lequel je l’avais placé quand j’ai pris ce job.
4 – Cette relation est arrivée au bout de son cycle : j’ai l’impression d’avoir fait le tour, de ne plus rien pouvoir apprendre, de devoir refaire toujours un peu plus de la même chose.
5Ce n’est finalement pas un si bon parti que ça : mon salaire (ou les avantages) n’est pas si bon que ça finalement, les conditions de travail sont telles que ça n’en vaut pas le coup.

Si vous vous reconnaissez dans ces points, c’est qu’il est temps d’envisager de la (votre entreprise) / le (votre patron) quitter. Le conseil de la rédaction : rendez visite à PERAO, ils seront d’excellent conseil.

Le top 3 des livres de développement personnel pour cet été

  • Alice au Pays des Merveilles pour le cheminement initiatique
  • On démystifie la figure du psy en lisant : Mensonges sur le Divan de Irvin Yalom
  • Pour les plus audacieux, l’apprentissage de l’art de trouver des solutions à des problèmes impossibles à résoudre selon une logique ordinaire : La stratégie de résolution de problèmes de Giorgio Nardone

France LYS et Jérôme MARQUIS, spécialistes des transitions de carrière réussies.

Photo de Dor Farber sur Unsplash